Pourquoi opter pour une préparation mentale en tant que sportif ?

« Vous devez croire en vous-même, quand personne d’autre ne le fait”. Cette citation, reprise de Serena Williams, donne le ton : la préparation mentale est l’arme absolue du sportif. Il distinguerait même un bon sportif d’un excellent sportif. Au-delà de l’aspect physique (force, puissance, endurance, vitesse) et technique (expert d’une discipline), le mental est perçu sous un nouveau jour avec l’avènement des neurosciences. Avez-vous vraiment le plein contrôle sur votre mental ? Alors, prêt à “être dans le flow” ?

Anatomie et neurosciences

Votre cerveau est le système le plus complexe de l’Univers, avec 100 milliards de neurones. En même temps, il cohabite avec votre corps, qui a lui-même ses propres fonctions de régulation. Et à ce niveau-là, vous n’avez pas le contrôle sur tout…

Allons voir de plus près.

Le système nerveux est le centre de traitement des informations de votre environnement. Il est de nature électrique, a une vitesse rapide, avec une réponse ample et immédiate. Son but est de maintenir l’homéostasie : maintenir stable les constantes de votre organisme, quelles que soient les perturbations internes ou externes. Il comprend :

  • Le système nerveux central : constitué de l’encéphale (cerveau, tronc cérébral et cervelet) et de la moelle épinière. Il vous permet, entre autres, de pratiquer votre sport en coordonnant vos mouvements musculaires et réagir aux différentes informations sensorielles de votre environnement, via
  • Le système nerveux périphérique : “cartographiant” le restant de notre corps.

Ce dernier inclut :

  1. Le système nerveux somatique : encore peu médiatisé mais ô combien précieux. Il mériterait un article entier à lui tout seul !
  2. Le système nerveux autonome, dit involontaire : il s’agit des célèbres systèmes ortho/parasympathique, et entériques. L’orthosympathique, tel un “guerrier du corps”, vous permet de répondre au stress (augmentation de la fréquence cardiaque, pupille dilatée, digestion freinée, augmentation du cortisol et de l’adrénaline…). Le parasympathique, “médecin du corps”,  permettra un retour au calme (repos, digestion, sécrétion de sérotonine et d’acétylcholine…). L’entérique, situé tout le long de notre tube digestif, est qualifié à ce jour de “second cerveau” avec ses 200 millions de neurones (sécrétion de neuromédiateurs) et ses 100 000 milliards de bactéries (fonction immunitaire).

Et à ce niveau-là, vous ne contrôlez plus rien… Et pourtant, la régulation de ce précieux système pourrait être la clef de voûte de votre préparation mentale !

De la routine à s’ouvrir à son “plein potentiel”

À l’heure où le souhait de tous est d’améliorer ses performances physiques pour se dépasser, la consommation de compléments alimentaires, de super aliments ou de nutriments essentiels est d’usage. De nouvelles méthodes de musculation et d’échauffements musculaires se développent. L’efficacité est réelle, et en même temps, comment se démarquer de ses concurrents si chacun utilise les mêmes méthodes ?

D’autant plus que vous êtes unique ! Le 100% de l’un n’est pas le 100% de l’autre.

Votre cerveau est fait de telle manière que parfois il vous conditionne malgré vous. On parle de “croyances limitantes”. Il met en place un mécanisme de défense à votre insu, en répétant les mêmes schémas réactionnels, inconsciemment (l’inconscient influence 98% de nos comportements quotidiens). La nouveauté fait peur; et développer ses performances peut faire peur, inconsciemment, car ouvre à l’inconnu. Symboliquement, il s’agit de passer un “step”, un palier et se projeter. Se préparer mentalement vous permettra de vous reconnecter à vos ressources profondes pendant l’épreuve, sous stress, et ainsi retrouver un sentiment d’Unité en prenant plaisir à pratiquer votre sport.

Les émotions sont votre carburant : appropriez les vous !

Quelques notions pour aller plus loin :

  • Le couple amygdale-hippocampe, au niveau cérébral, représente votre banque de données de stimuli, qu’il soient positifs ou négatifs, vécus tout au long de votre vie. Il décode les stimuli pouvant être stressant pour votre organisme, et vous protège du changement. Ils sont connus pour être le centre de la peur et le siège de la mémoire.
  • 3 cerveaux sont en interactions (selon les recherches de McLean – 1950), chacun a des fonctions spécifiques et indispensables :
  1. Le cerveau reptilien, archaïque, conditionne vos fonctions réflexes et instinctives (lutte, fuite, inhibition).
  2. Le cerveau limbique, siège de vos émotions, va orienter vos décisions/points de vue selon vos expériences passées.
  3. Le néocortex, évolutif via la neuroplasticité, impliqué dans la pensée rationnelle, l’innovation et la créativité.

Il suffit de dissocier ces 3 dimensions pour sortir de vos schémas limitants.

Des pistes pour gagner en agilité… et performer !

Le flow : l’expérience optimale

L’état de flow est cet état de concentration élevé où l’individu est totalement absorbé par la tâche qu’il est en train de faire tout en éprouvant un sentiment de bonheur et d’accomplissement. Sans doute l’avez-vous vécu dans votre pratique sportive ? L’impression que tout ce que vous entreprenez réussit et que ce que vous allez faire va réussir ?

Comment faire pour l’atteindre, et surtout, le maintenir ?

“Le monde moderne a complétement oublié le quotient émotionnel au profit du quotient intellectuel. Or, c’est la maitrise de l’émotionnel qui permet de tenir et de gérer son stress dans ce monde hyper rapide.” (Jacques Borlée, entraineur belge, ex sprinter)

Il existe autant de plan d’entrainement mental que de sportifs :

  1. Trouvez votre propre chemin et vos propres outils, chaque sportif a une histoire et un chemin différent.
  2. Bienveillance et douceur envers vous-même pour gagner en équilibre et en performance.
  3. Fixez VOS objectifs, tout en prenant compte vos contraintes et vos craintes.
  4. Réussissez-vous à vous exprimer suffisamment ?
  5. Comment gagner en concentration ?

Si une émotion se manifeste, elle accapare de fait l’attention, donc la concentration. L’émotion peut se prolonger en une série de traitements cognitifs (mémoire, jugement…). En évitant de river votre esprit à ses seuls affects, une meilleure régulation de vos émotions favorisera un découplage entre ressentis et interprétation psychologique, relâchant la pression sur l’amygdale. Cette prise de recul intérieure, appelée méta-cognition, serait l’un des ingrédients de la pleine conscience.

Mieux préparer votre cerveau permettra de mettre vos ondes “en phase” avec votre environnement et générer naturellement cet état de flow. Ces ondes (dites alpha) vont traduire l’état de calme et de repos de votre cerveau, qui pourra se consacrer pleinement au geste parfait.

La complémentarité des pratiques (conventionnelles et alternatives) est à ce jour beaucoup appréciée par les sportifs. L’approche holistique se démocratise : considérer l’Être dans son ensemble plutôt que focaliser sur une seule de ses parties.

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